LE CERF ET SA SYMBOLIQUE
Le terme de « cerf » regroupe plusieurs espèces. Seul le mâle porte des bois. Il est reconnaissable à sa grande taille (1,7m en moyenne à la tête pour le mâle adulte) et à son importante ramure. Celle-ci tombe à la fin de l’hiver, c’est à ce moment qu’ils sont le plus vulnérables, pour repousser jusqu’à l’été. Sa croupe (partie des hanches à la queue) est de couleur chamois, et sa queue est petite. Son pelage est plutôt brun. Il porte une crinière en hiver autour du cou. Le cerf est une espèce grégaire, qui se déplace en harde. Cerfs et biches vivent séparément, jusqu’à la saison des amours, à l’automne. Le « brame » désigne la période de rut des mâles, de la fin septembre à début octobre, pendant laquelle ils poussent des cris caractéristiques appelant les femelles et défiant les autres mâles. Les combats mortels sont rares. Après l’accouplement ils vivent quelques temps en troupeaux.
Il fait parti des animaux totems de la Roue de la Médecine chez les amérindiens et correspond au signe des Gémeaux dans l’astrologie occidentale (21 mai au 20 juin).
Une biche grignote l’herbe en ramassant quelques brins à la fois avec ses lèvres, les mâche, lève la tête et scrute, puis reprend des brins d’herbes, des jeunes pousses, de la bruyère. À proximité, un autre de son espèce, un mâle à l’aspect de velours, de sa tête pleine de bois cueille les feuilles d’un buisson, arrache quelques morceaux d’écorces. La biche sent les autres de la harde également en train de brouter tranquillement, tous fondus dans la masse marron et verte de la forêt. Tout semble en paix, occupations paisibles, mais sans démentir une vigilance de tous les instants. Le craquement d’une simple petite brindille qu’ils savent ne pas naître de l’un des leurs et ils tournent les sabots pour tous s’enfoncer et disparaître davantage dans les bois.
Il est intéressant de distinguer le cerf (mâle), de la biche et du faon. Chacun a sa propre expression qui est suffisamment unique pour être explorée indépendamment.
LE MÂLE : NOBLESSE – PACIFISME - COMBATIVITÉ
Les mâles sont plus indépendants, voyageant seuls ou dans des groupes de célibataires indépendants. Ils ont des bois qui commencent à pousser au début du printemps. Ces bois symbolisent la connexion aux cieux et l’intuition reçue à travers le plan mental. Leur couronne de bois correspond aussi à la royauté et au pouvoir (pouvant renvoyer aux travers que cela peut engendre, vanité…).
Un mâle mature avec une ramure à 6 branches en plein rut force une révérence dans le cœur de tout homme. Il y a une confiance et une valeur chez un mâle qui rivalise même avec les prédateurs les plus féroces. Les mâles les plus gros et les plus forts de la forêt s’accouplent avec le plus de biches et produisent le plus de faons. Ils le font en repoussant les autres prétendants au combat. Virilité, et quintessence de la «survie du plus apte». La majeure partie de l’année les mâles vivent paisiblement côte à côte, mais il y a une saison pour la compétition.
Quand dans notre vie est-on en compétition ? Est-on capable d’entrer dans un rapport de force le cas échéant, puis de laisser tomber nos armes (bois) et de continuer à coexister sans conflits le reste du temps ? Certains sont très souvent en compétition, quand d’autres refusent ce type de rapport à l’autre en le jugeant négatif.
Le cerf nous montre qu’il y a cependant un effort et un raffinement qui se produisent dans ces épreuves qui nous transportent à travers des moments difficiles (hiver) et font naître une nouvelle énergie dans le monde.
Les cerfs peuvent nous apprendre qu’en sachant quand concourir et quand abandonner, nous pouvons devenir les rois de notre propre nature sauvage intérieure.
LA BICHE : DOUCEUR – ABONDANCE - GÉNÉROSITÉ
Leur présence est d’une mesure radicalement différente. Elles restent avec le groupe, la harde, l’ensemble de l’année dont une bonne partie à s’occuper de leurs petits. Pour comprendre la nature de l’énergie de la biche, nous pouvons penser simplement à l’expression « yeux de biche », grands et doux, fascinant aussi, faisant référence à un grand charme et une grande douceur.
Les biches particulièrement sont le symbole d’une grande générosité, inspirant confiance et douceur, mais aussi abondance et bonheur, à l’image de la manière dont elle s’occupe de leur petits comme nous pouvons le voir ci-après.
LE FAON : FORCE DANS LA VULNÉRABILITÉ
Au cours des trois premières semaines de la vie du faon, la mère laisse ses petits couchés jusqu’à 8 heures d’affilée pendant qu’elle erre et broute. Le faon n’est pas encore capable de courir assez vite pour échapper aux prédateurs, donc la meilleure protection est de se cacher, tapi, et d’attendre que la mère revienne avec des mamelles pleines de lait. Avant de les laisser un moment seul, elles nettoient leurs petits impeccablement afin qu’il ne reste aucune odeur et qu’ils n’attirent ainsi pas de prédateurs.
La mère est également capable de défendre son ou ses petits en attaquant avec ses pattes et sa tête. Par un camouflage dû à leur fourrure, une capacité à être complètement immobile et à l’absence de tout parfum, le petit est donc, au regard de sa grande vulnérabilité par ailleurs, très bien protégé.
Nous pensons souvent que se figer face à la peur est une faiblesse, mais la combinaison de la mère farouchement protectrice et du faon parfaitement immobile fait un couple incroyablement fort. La pureté et l’innocence sont au cœur du totem du cerf, c’est parce que en tant que faons, ils commencent la vie purs (sans odeur) et innocents (incapables de se défendre ou de fuir le danger).
Quelle est notre relation avec la vulnérabilité ? Avons-nous honte de la partie tendre de nous qui reste figée dans les broussailles ? Est-on capable de nous retenir de tout mouvement lorsque cela peut s’avérer nécessaire ? Insistons-nous trop sur la nature protectrice de la mère ?
Tout cela est nécessaire à notre bien-être. Il est possible de garder à l’esprit un équilibre et de ne pas juger notre innocence, d’aimer la pureté et d’honorer notre propre esprit courageux.
CRÉATIVITÉ
La cour et l’accouplement ont lieu de la fin de l’automne au début de l’hiver (octobre-décembre) et la période de gestation est de 7 mois. Les faons naissent généralement au début de l’été, contrairement à d’autres animaux dont les petits naissent plus tôt.
A l’automne les cerfs, biches et faons accumulent du mieux que la nature le leur permet des réserves par anticipation de l’hiver et de la baisse de quantité de nourriture qui l’accompagne. Le moment de leur reproduction dépend lui des précipitations, de la température et de la durée du jour. Certaines espèces de cerfs attendront jusqu’en janvier pour se reproduire.
Tout cela peut nous renvoyer à la manière dont nous abordons les nouveaux projets et notre créativité. Est-ce que l’on se lance de but en blanc, assuré « tout feu tout flamme » ? Ou attendons-nous de savoir à quoi ressemblera l’environnement avant de pointer le bout de notre nez et d’aller de l’avant ?
Savons-nous patienter pour profiter au mieux des conditions les plus favorables ?
Et est-on capable de reconnaître ces conditions favorables ?
Le cerf (et la biche) nous invite à la patience, à l’observation, et à l’action au juste moment.
TENDRESSE, FORCE ET GUIDANCE
On dit également de la médecine du cerf qu’elle est étroitement liée au cœur. Là où il y a de l’ambition, il y a aussi l’amour de l’inspiration.
Le cerf, même lorsqu’il fuit un prédateur, reste gracieux, garde une majesté, une intégrité dont il est porteur. Cela signifie que lorsque le cerf apparaît dans notre vie, il agit comme un enseignant sur la façon d’être doux, déterminé et cela même dans des situations difficiles. Il rappelle alors qu’une âme douce n’est pas impuissante et peut au contraire être très forte et digne. Virilité, Yang, en velours.
Le cerf (et la biche), symbolise la tendresse tempérée par la force. Il apprend à temporiser et à écouter la Sagesse tout en montrant le chemin le plus juste. Il est là pour éclairer, soutenir et guider. Généreux. Fort, roi de la forêt et en lien aux autres êtres qui l’occupent.
Il est également compagnon de notre innocence à la découverte du monde.
Il symbolise aussi l’indépendance, tant physique que spirituelle. La sagesse du cerf montre comment utiliser nos ramures, « antennes », pour trouver le chemin le plus juste, il ouvre le chemin à travers la forêt et se fait notre guide et intercesseur de l’invisible. Animal vif, intuitif, il est le symbole d’une transition entre ce monde et l’au-delà, un messager, vecteur de l’invisible, médiateur entre les mondes, créature magique et guide vers le subtil mais aussi vers notre intérieur et les mystères que nous abritons.
Il est symbole d’abondance, de fécondité et de fertilité dans de nombreuses traditions.
RENAISSANCE
Les cerfs peuvent également apparaître pour nous mettre au défi de laisser derrière nous la sécurité de notre litière herbeuse pour de nouveaux horizons frais. Toujours vigilant, aux aguets, le cerf se déplace souvent pour se protéger, lâchant ce qui ne convenait pas dans l’ancien lieu, et se laissant inspirer par les perspectives différentes qu’offre le nouvel environnement. Ceci créant les énergies de régénération et de renouvellement à l’image des bois du cerf qui repoussent après être tombés.
Symbole du renouveau cyclique, mort et renaissance, remise en question, confiance et noblesse dans le changement et le cheminement.
LE CERF BLANC
Les cerfs blancs apparaissent dans les légendes du monde entier, mais plus particulièrement dans les histoires du roi Arthur. Il n’a jamais pu attraper le cerf blanc, mais dans ses tentatives pour le faire, il fut conduit dans de grandes aventures et des lieux mystiques, à la découverte de lui-même dans des lieux insoupçonnés. Le cerf blanc symbolise donc tout particulièrement la croissance spirituelle, et la quête, le changement, offrant la force, la quiétude et la détermination nécessaire pour affronter les difficultés et les obstacles que cela peut comporter et ouvrant ainsi la voie à une conscience plus large de soi-même et du monde.
LES NATIFS DU CERFS (GÉMEAUX)
Les personnes nées sous ce signe sont sensibles, vives et rapides. Les cerfs sont intuitifs et devinent facilement ce qu’éprouvent les autres. Leurs sentiments et leurs émotions se succèdent rapidement, ils risquent donc d’avoir déjà connu ce que d’autres vivent profondément. Aussi pourront-ils faire preuve de compassion et de compréhension, mais aussi parfois leur pensée étant vive, pourront-ils donner l’impression de ne pas écouter attentivement, ayant tout un enchaînement d’idées dans la tête, et d’émotions, avec l’envie de vite les exprimer au détriment parfois de l’écoute de l’autre.
Ils sont sensibles à la beauté des choses et des êtres, dans leurs formes mais aussi pour leur beauté intérieure, invitant par-là les autres à offrir le meilleur et le plus beau d’eux-mêmes.
Ils ont cette capacité à bondir d’une idée à une autre, d’une émotion à une autre, avec la difficulté parfois de pouvoir se concentrer sur une seule chose. Nature sauvage, incontrôlable, ils peuvent également se sentir instables, ou avoir des comportements équivoques, semblant parfois en contradictions et déconcertants pour l’entourage. Ceci leur demande donc d’avoir un goût pour la persévérance, une certaine discipline de soi, de cohérence, pour une plus grande stabilité.
LES NATIFS DU CERFS (GÉMEAUX)
Il existe de nombreux mythes à travers le monde sur les femmes qui se transforment en animaux ou qui sont mi-femme, mi-bête. Dans certaines tribus nord-américaines, il y a des légendes de femme-cerf moitié femme, moitié biche. Certaines histoires racontent comment elles attirent les hommes vers leur mort. Cela renvoie à l’histoire d’Artémis et à la façon dont le chasseur ébloui par celle-ci perdit la vie. Ainsi, malgré le fait que les mâles soient confiants, courageux et doux, mâles et femelles ont pu avoir la réputation de pouvoir attirer les humains dans un danger potentiel.
Artémis (mythologie grecque), est la déesse de la chasse, de la nature sauvage et des accouchements, sœur jumelle d’Apollon et fille de Zeus, associée à la Lune. Artemis était dans un étang se lavant nue et nageant avec ses nymphes également déshabillées. Un chasseur errant tomba sur elles et les observa. Il fut ébloui par cette beauté. Artémis le surprit et dans sa colère le transforma alors en cerf puis appela les propres chiens du chasseur à le chasser, ce qu’ils réussirent à faire et le tuèrent.
Artémis était une déesse vierge et cette histoire nous rappelle l’importance de garder notre propre innocence. L’innocence et la pureté sont au cœur de la médecine du cerf.